Non à l'abandon de l'imparfait du subjonctif.

Publié le par S R

Alors je préfère l'avouer tout de suite, j'ai écrit ce billet avec un ami google qui aime les signes savants. Google est en effet une montagne de savoir dans laquelle on peut puiser. Ou quelque chose d'approchant, car j'apprécie l'approximation autant que j'abhorre l'exactitude dont l'achoppement borne les concepts aux rectitudes du phrasé.

Mon ami m'a aidé, donc, à mimer sans méprise, ponctuation comprise, les palabres ancestrales des écrivains ratés. J'eusse préféré échoir de la noblesse du plumage d'un victorieux écrivain qui dans son élan crie hue, go ! Mais non. Rien. Nada. Que dalle. Alors merci Google, appuie sur le starter.

Ici, on va, pour l'exercice et pour redonner vie à ces temps modestes par leur fréquence d'usage, recomposer un refrain moderne, archétypal de la décérébration contemporaine, sous forme hypotético-interrogative, même si la forme affirmative est utilisée abondamment.

Un jour, je rêvais d'un autre monde, et un autre, plus lointain encore, je crois qu'il me semble que j'eusse pu imaginer que...

J’eusse voulu dormir et j’eusse fermé les yeux
Sans même voir que le ciel, eût été bleu.
Je m'eusse réveillée sous un nouveau soleil
Et depuis ce jour là, rien ne fût pareil.
Lumière des projecteurs qui réchauffât mon cœur.
Tout au fond de moi, je n’eusse plus jamais peur.

Et aussi que...

J’eusse trouvé le sens de la raison qui m’entraînât
À chaque pas, sur le devant de la scène.
J’eusse trouvé le sens de la vie que je menasse,
Et je l’aimasse.

Ouais ben si on l'ignorait jusqu'ici, on comprend maintenant pourquoi on a laissé tomber ces temps à la con : c'est plus à la mode.

Publié dans hi, langue

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