L'arche de Noé

Texte extrait d'une correspondance privée. Il a bien sa place ici, dans la catégorie vieux mot en rire.

L'arche de Noé

"Hey, Robert, regarde, j'ai écrit un texte pour promouvoir notre loi à venir.
- Ah bon ? Mais on avait des idées pour ça ? Je veux dire, des trucs qui vont pouvoir marcher, hein, pas seulement nos salamalecs habituels à visée électoraliste ; en plus, ça marche même plus avec ces populistes qui ne respectent rien, pas même le système qui leur donne la voix.
- Euh, oui, je pense comme toi, bien sûr, mais peux-tu jeter un œil là-dessus et m'en dire quelques mots ?
- Hum ? Ah ? ... montre."
Robert lit en grommelant, des mots franchissent parfois, penauds, la barrière de l'intelligibilité, mais sont vite ramenés au sérail par le train imbécile des borborygmes, succédané du discours méritant imprimé sur le feuillet d'un autre siècle.
"Ui...on ..tale croissance... Oui ! a é ic... Ah ! Ça c'est bien : Big data, objets connectés et génomique. Ma foi, il m'a l'air bien ton fascicule. Balance ! on ne pourra pas dire qu'on n'a rien fait. Tiens ! Ça me fait penser : tu me demandais pour Philippe, l'autre jour. Non, on ne peut vraiment rien faire. Il a vraiment déconné avec cette histoire d'argent liquide. On ne veut pas de ce genre d'erreurs de débutant dans la famille, de toute façon, comme je te le disais, donc bon débarras."
Il se lève alors, rejoint son collègue et tous deux se dirigent :

1. au café du palais, prendre un rafraichissement bien mérité ;
2. à la Chapelle, transformée en salle de réunion multimédia, pour une téléconférence bien préparée ;
3. à un rendez-vous extérieur, organisée par des directeurs de cabinet favorables aux partenariats public-privé, si le privé est friqué ;
4. aux putes, parce qu'une petite pipe ça fait du bien avant une grande claque.

Ce billet comporte des références !

Torchon à l'origine de ce billet.

Le petit plus, histoire de ne pas oublier ce qu'on n'est pas sensé faire quand le peuple nous a élu.

Et enfin, parce que.