Love vélo vole : évol

Publié le par S R

C'est fou de se rendre compte à quel point on a été contraint par soi-même et par l'image qu'on se constituait, qu'on se renouvelait, qu'on léchait dans ses moindre détails, de qui nous sommes.

Je suis. Et je ne suis pas celui que je pense que je suis.

L'injonction du connais-toi toi-même est une fumisterie, une saloperie, une graine de plante dont les arômes conduisent au délire, à la dyssynchronie permanente.

Je suis donc je pense, et autres inversions ? Non. Je n'ai jamais pris mon vélo comme je l'ai fait cette après-midi : pour vivre. Pour m'écarter un temps, par nécessité, de cet objet mort que je manipule à l'instant et par l'entremise duquel ces mots sont conduits jusqu'à toi. Je suis, désormais, assez vivant pour le faire. Et de cette expérience, je retire non seulement la satisfaction d'avoir été vivant, mais je chéris également la sensation de l'avoir été, et c'est elle que je tente, maladroitement, de te transmettre par ces mots. Prends ton vélo ! Fuis ton micro !

C'est sûr, l'expérience a été plus que satisfaisante parce que je n'étais pas seul. J'étais avec mes enfants. Ils ont pu profiter d'un moment de vie, eux aussi, et nous l'avons partagé, ce moment, chacun le vivant dans sa singularité. Il constituera peut-être un moment fondateur. J'ai pu féliciter avec sincérité la petite de ses talents de cycliste. Elle l'a plus tard répété à sa mère. Du vivant liant.

Publié dans phi

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