Changer le monde ?

Publié le par S R

Nous sommes le produit de notre environnement, de notre contexte, du monde.

Ainsi : nous sommes des créatures humaines, faites de chair et d'os. Nous ne pouvons rien y changer. Certes nous pouvons modifier des détails comme notre sexe, notre couleur de peau, etc.

Mais se constituer végétal ou minéral sentient, ce n'est pas possible. Pas pour nous, aujourd'hui.

Nous sommes ainsi limités par notre forme, et cette forme nous est imposée par le monde tel qu'il existe préalablement à notre venue.

Dans le même temps, venir, exister, c'est modifier le monde par notre venue, puisqu'il passe d'un état où nous n'existions pas à un état dans lequel nous existons. Mais nous ne sommes pas des coquilles vides et passives dont on peut seulement faire l'inventaire. Nous produisons le contexte, nous modifions notre environnement, nous sommes les micro-créateurs de notre monde.

J'ai utilisé le monde dans deux acceptions facilitant mon discours : celui, concret, de ce qui nous est observable dans l'univers. La Terre. Le soleil. Ainsi que celui, plus abstrait, plus humain, plus limité, sur lequel notre espèce a une plus grande prise.

Nous héritons du premier notre forme première à laquelle nous ne pouvons déroger.

Nous assénons au second notre volonté et nos actions.

Je constate aujourd'hui une grande détresse, chez toutes les personnes qu'il m'est donné d'écouter. Cette détresse est principalement de nature psychique : nous sommes qui attristé, qui révolté, qui désespéré. Certains ne supportent pas cette situation et se débattent.

Certains sont plutôt en colère. Ce sont ceux-là qu'il faut craindre.

Notre responsabilité est de garder la plus grande lucidité possible, et de d'apaiser la colère.

Réunis, nous possédons le pouvoir d'influer sur le monde.

Quand est-ce que le monde que nos ancêtres ont contribué à créer a-t-il commencé à s'opposer à nous ? Comment sommes-nous arrivés dans un monde dans lequel, pour une grande partie d'entre nous, le problème n'est plus de mourir du fait de la famine, mais de s'étioler jusqu'à s'assécher, perdre son humanité, son goût de la vie, sa curiosité primate ?

Et comment pouvons-nous combattre ce mouvement qui peut paraître inéluctable ?

J'ai la conviction que nous devons toujours chercher la vérité. La quête de la vérité n'a pas pour objet de trouver une réponse. Elle a pour objet de ne jamais s'enfermer dans une réponse.

Aujourd'hui j'ai le sentiment que nous sommes enfermés dans un carcan de multiples réponses, qui, autant qu'il nous protège (par exemple les lois), nous étouffe (l'application de ces lois peut être trop longue, ou louper son objectif premier de protection dans l'accumulation de dossiers, d'expertise en expertise).

Notre devoir est, sinon de le combattre, d'en prendre conscience et de créer, par nos actions, le monde libéré de ce carcan, autant que notre mince force nous le permet.

Il est clair que la promesse, par la filiation, la génération à suivre, d'un lendemain meilleur, est une bonne came. Est-ce seulement une came ?

Publié dans phi

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